Bangkok, de notre correspondant.
Le prince Norodom Rana-riddh, co-Premier ministre déchu, a été accusé mardi d'avoir fomenté un coup d'Etat avec les Khmers rouges pour renverser le gouvernement cambodgien, au premier jour de son procès par contumace devant un tribunal militaire de Phnom Penh. En exil à Bangkok, le prince proteste de son innocence et refuse de reconnaître la légitimité de la cour. C'est le deuxième procès qu'il doit «endurer» avant de pouvoir éventuellement rentrer au Cambodge pour participer aux législatives du 26 juillet. Le 4 mars, il a déjà été jugé et condamné par défaut à cinq ans de prison pour «trafic d'armes» par un tribunal militaire de l'armée cambodgienne. Comme lors du premier procès, le chef de l'opposition royaliste a décidé de ne pas présenter de défense mardi, en refusant de reconnaître cette «parodie de justice» organisée par le co-Premier ministre Hun Sen, devenu l'homme fort du régime après que ses partisans eurent chassé en juillet dernier les royalistes de Phnom Penh. Les chefs d'inculpation remontent à des faits datant de mai dernier, lorsqu'une cargaison d'armes antichars destinée aux gardes du corps du prince Ranariddh, en majorité des anciens Khmers rouges ralliés aux royalistes, avait été interceptée par des douaniers travaillant pour le compte de Hun Sen. Le prince Ranariddh est aujourd'hui accusé d'avoir comploté avec les Khmers rouges, une organisation hors la loi, pour renverser son rival ex-communiste Hun Sen.
Paradoxalement,