Menu
Libération
Interview

«Il faut continuer de faire pression sur Pékin». Wei Jingsheng déplore la modération occidentale face à la Chine.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mars 1998 à 20h50

Libre depuis quatre mois après avoir passé près de dix-huit ans dans

les prisons et les camps chinois, Wei Jingsheng a entamé une tournée en Europe. Après plusieurs rencontres, à Londres avec Robin Cook, secrétaire au Foreign Office, et à Bruxelles avec le vice-président de la Commission européenne, Leon Brittan, Wei est arrivé en France mardi (1). Celui qu'on a baptisé le «père du mouvement démocratique chinois» doit se rendre prochainement à la Commission des droits de l'homme des Nations unies, à Genève.

L'Union européenne puis les Etats-Unis ont décidé pour la première fois, cette année, de ne pas déposer de projet de résolution condamnant les violations des droits de l'homme en Chine. Vous avez néanmoins décidé de vous rendre à la Commission des droits de l'homme à Genève.

Il faut bien que quelqu'un élève la voix, ne serait-ce que pour modérer les accents triomphants du Parti communiste chinois. Comment avez-vous accueilli cet infléchissement de la politique de l'Union européenne et des Etats-Unis sur la question des droits de l'homme?

Les hauts responsables européens que je viens de rencontrer ne m'ont pas donné d'explication convaincante. Pour eux, les projets de résolution [condamnant la Chine] n'ayant pas été votés par la Commission depuis plusieurs années, mieux vaut user d'autres moyens, plus efficaces m'a-t-on dit. J'ai répondu que le passage d'une résolution qui tarde depuis si longtemps désespère certes beaucoup de Chinois, mais que d'un autre côté, abandonner en