Rome, de notre correspondant.
La cour d'appel de Milan a rejeté hier la demande de révision du procès de l'ancien leader de Lotta Continua, Adriano Sofri, et de ses deux compagnons, Giorgio Pietrostefani et Ovidio Bompressi. Tous trois avaient été condamnés, en janvier 1997, à vingt-deux ans de réclusion criminelle pour le meurtre, en 1972, du commissaire Luigi Calabresi, un policier accusé par les mouvements d'extrême gauche d'être le responsable de la mort, en 1969, d'un anarchiste étrangement tombé par la fenêtre du commissariat au cours d'un interrogatoire.
La demande de révision, déposée en octobre 1997 et rejetée hier, représentait peut-être la dernière carte judiciaire pour les trois hommes, qui continuent de clamer leur innocence après dix ans de procédures et des sentences contradictoires. Malgré la mobilisation de nombreux intellectuels italiens et français (Dario Fo, Pierre Vidal-Naquet, Umberto Eco, Antonio Tabucchi, etc.), qui ont dénoncé les mystères et les incohérences de l'affaire ainsi que le soutien d'une grande partie de la classe politique italienne, les juges de la cour d'appel de Milan ont estimé que les éléments présentés par les avocats des trois militants d'extrême gauche n'étaient pas suffisamment probants pour rouvrir le dossier.
Un policier municipal s'était pourtant spontanément présenté pour jurer qu'il avait rencontré Ovidio Bompressi le jour du meurtre, à plus de 150 kilomètres du délit, survenu à Milan. Quant à Luciano Gnappi, l'un des témoins o