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Libération

L'intransigeance algérienne face à l'ONU. Devant la Commission des droits de l'homme, Alger a refusé toute enquête internationale.

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publié le 19 mars 1998 à 20h51

Genève, de notre correspondant.

Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, sait mettre les formes pour rester intraitable. Venu hier à Genève dans le cadre des travaux de la Commission des droits de l'homme, il a dressé un tableau élogieux de la situation politique en Algérie, se félicitant du «processus démocratique et du pluralisme enracinés dans le peuple" en dépit de l'extrémisme et de la violence terroriste», tout en refusant toute enquête internationale sur les massacres.

Ahmed Attaf a souligné que son pays avait signé 23 des 25 conventions des Nations unies en matière de droits de l'homme, affirmant que «l'Algérie voit dans les instances onusiennes un creuset pour une culture de solidarité universelle"» La réalité des faits tempère ces bonnes paroles. En dépit de 100 000 victimes en six ans, (26 000 selon Ahmed Attaf), l'Algérie refuse toujours la venue de deux rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la torture et les disparitions. De même, le ministre campe sur son refus de toute commission d'enquête internationale. Interrogé lors d'une conférence de presse, Attaf se retranche derrière le fait que «tout est clair: il y a un gouvernement engagé dans une lutte contre le terrorisme. Il remplit son devoir imposé par la Constitution. Celui de protéger ses citoyens. A partir de là, il n'y a nul besoin d'une commission internationale d'enquête». Au demeu- rant, le ministre des Affaires étrangères justifie son opposition par le respect des principes de la