New Delhi de notre correspondant

«Nous promettons à tous de préserver la diversité des langues, des cultures et des modes de vie, qui sont le ciment de l'unité de la nation.» Ces mots d'Atal Behari Vajpayee, 71 ans, qui devient aujourd'hui le nouveau Premier ministre de l'Inde, se veulent à l'image même de l'intéressé: rassurants. Le cheveu poivre et sel parfois négligé, le mot d'esprit et la réplique faciles, l'homme s'est d'ores et déjà imposé comme un rassembleur sans précédent et comme le politicien le plus populaire du pays. Considéré comme un libéral épris de modération, Vajpayee apparaît comme un leader pour le moins atypique au sein de sa formation, le BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien), un mouvement nationaliste pro-hindou volontiers associé au sectarisme antimusulman et au rejet du capital étranger. Au sortir de ces élections générales, le BJP et ses alliés ont fait la course en tête. Si le parti nationaliste n'a pas pu dégager une majorité absolue, il compte sur l'abstention des petits partis pour gouverner. Et l'objectif de Vajpayee est de faire mieux qu'en juin 1996: à l'époque déjà, lors des dernières élections générales, l'intéressé avait été appelé aux commandes du pays, mais, faute d'alliances décisives, il avait dû abdiquer au bout de" treize jours. Parcours atypique. Cette fois-ci, on décrit à l'unanimité Vajpayee comme l'«homme de la situation», le seul capable de conférer à l'Inde une stabilité politique, alors que le sous-continent vie