Rio de Janeiro, correspondance.
Le Brésil, la plus grande citerne de la planète, produit autant d'eau douce que les Etats-Unis, l'Inde et la Chine réunis: 18% des ressources mondiales. Mais cette richesse est mal répartie: le bassin amazonien, à lui seul, capte les quatre cinquièmes des flux, alors que les sécheresses sont fréquentes dans le Nord-Est. Le coeur économique du pays, situé dans les Etats du Sud-Est (São Paulo, Rio et Minas Gerais), est menacé, à moyen terme, d'une pénurie d'eau potable. Les fleuves de moindre débit qui l'alimentent sont victimes du développement anarchique des villes, des égouts non traités, du déboisement généralisé et des rejets industriels.
Agences de bassin. Au Brésil, la prise de conscience de ces enjeux écologiques est très récente. La loi fédérale sur les ressources hydriques date seulement de janvier 1997. Largement inspirée par le modèle français (loi de 1964), elle prévoit l'installation d'agences de bassin dans tout le pays. Des organismes de ce type existent déjà, à l'état embryonnaire, pour les rivières Piracicaba et Capivari, et pour les fleuves Rio Doce et Paraiba do Sul. Ce dernier est responsable de 85% de l'approvisionnement de la ville de Rio. Prenant sa source dans les forêts de la cordillère atlantique, il descend ensuite vers le bassin industriel de São Paulo, avant de faire demi-tour en direction du nord, où il rejoint l'Océan, 800 kilomètres plus loin. En 1991, une agence technique du bassin du Paraiba do Sul a été installé