Pékin, de notre correspondante.
Pour sa première présentation publique depuis son élection à la tête du gouvernement chinois, le Premier ministre, Zhu Rongji, s'est efforcé, lors d'une conférence de presse radiotélévisée en direct hier matin, de bien délimiter son rôle et de réduire les expectatives, afin de s'assurer une marge de manoeuvre et sa survie politique.
Le nouveau chef du gouvernement s'est présenté dans la continuité du poste qu'il occupait depuis six ans. Superpatron de l'économie, fonction dans laquelle il a jusqu'à présent excellé, lançant des réformes audacieuses pour lesquelles il est hautement estimé en Chine comme à l'étranger, mais limitant son rôle de Premier ministre aux Affaires intérieures, respectueux de la hiérarchie du régime, en abandonnant notamment les Affaires étrangères, et prudent, très prudent, sur l'ouverture politique, ne laissant transparaître aucune perspective d'évolution à court terme.
Ainsi, à propos des élections libres: «Evidemment, je suis en faveur d'élections démocratiques ("), mais nous avons encore besoin de temps pour étudier la question, et il est difficile de prédire quand ces élections auront lieu.» Quant au mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, le nouveau Premier ministre a réitéré le discours officiel qui avait justifié la répression au nom du maintien de la stabilité, excluant toute révision de cette position. Zhu Rongji a également fait une mise au point concernant la répartition des dossiers dans l'équipe collégial