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Libération

L'Indonésie fait fi des exigences du FMI. Le gouvernement réunit les proches de Suharto.

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publié le 21 mars 1998 à 21h04

Djakarta de notre correspondant

Conseil de famille ou réunion de vieux copains? On hésite encore sur les termes à employer pour désigner le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement Suharto. Le cabinet, nommé samedi dernier, entre en fonctions lundi. Ce qui est sûr, c'est que les 36 ministres ont en commun une loyauté inconditionnelle envers leur chef et les intérêts de sa famille, ainsi qu'une hostilité à peine cachée à l'égard des réformes économiques réclamées de façon de plus en plus pressante par la communauté internationale, et au premier rang le FMI.

Le présence de noms dans le gouvernement en dit long sur les accointances des nouveaux venus avec le clan Suharto. Muhammad «Bob» Hasan, partenaire attitré du Président au golf, est promu ministre de l'Industrie, tandis que sa fille aînée, Siti Hradiyanti Rukmana, dite «Tutut», femme d'affaires entrée en politique au début des années 90, est catapultée ministre des Affaires sociales. «Bob» Hasan, premier descendant chinois au gouvernement, jouit du monopole de l'exploitation du contreplaqué dans l'archipel (une des principales exportations du pays). «Tutut» possède des participations dans plusieurs conglomérats, et contrôle, entre autres, le réseau autoroutier et une chaîne de télévision. La seule nouveauté au programme est la nomination de Jussuf Habibie à la vice-présidence. Quelques jours avant la désignation du gouvernement, des diplomates occidentaux s'interrogeaient sur le dosage que le Président allait o