Pristina, envoyée spéciale.
Passé l'heure du déjeuner, les électeurs se font de plus en plus rares dans la petite école élémentaire Zija Prishtina, un des multiples bureaux de vote de la petite ville de Vucitrn. Dans cette commune de 80 000 habitants, située à une trentaine de kilomètres au nord de Pristina, le chef-lieu du Kosovo, il y a peu de Serbes et les élections parallèles albanaises se déroulent ouvertement. A 14 heures, la quasi-totalité des 1000 électeurs inscrits dans le bureau de l'école Zija Prishtina se sont déjà présentés, et la commission électorale décide de se retirer dans la maison de son président. L'atmosphère est détendue, la bouteille de whisky est sur la table. Les six membres de la commission, présidée comme il est d'usage par un membre de la LDK (Ligue démocratique du Kosovo, le parti de l'écrivain Ibrahim Rugova, unique candidat à la présidentielle parallèle), commencent à compter les bulletins de vote. Les électeurs retardataires sont dirigés par deux jeunes restés en faction près de l'école vers la maison du président de la commission, où ils peuvent mettre leur bulletin dans l'urne pendant que continue le décompte des voix. Parmi les six membres de la commission, se trouve aussi un représentant du parti libéral, un social-démocrate, un vert, et un sans-parti. Mais aucun d'entre eux ne conteste l'autorité d'Ibrahim Rugova. Pour montrer que l'élection est démocratique, ils exhibent des bulletins du scrutin parlementaire, qui accompagne l'élection