Washington, de notre correspondant.
«Les Américains sont enfin en train de découvrir l'Afrique!», s'exclame, ravie, Constance Freeman, directrice des études africaines au Centre for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington. La preuve en est le voyage que Bill Clinton, accompagné de 500 personnes, entame aujourd'hui à Accra (Ghana). Tournée littéralement «historique», note Joe Wilson, son conseiller pour l'Afrique au Conseil national de sécurité. Pour la première fois un président des Etats-Unis va sillonner le continent noir. «Pour la majorité des Américains, l'Afrique reste une terre très, très lointaine», reconnaît Wilson. L'objectif numéro un de Clinton est donc d'abord «pédagogique»: «Faire prendre conscience aux Américains que l'Afrique compte et ne se réduit pas à une suite de crises et de catastrophes humanitaires.»
«Afroptimisme.» Les tam-tams médiatiques diffusent un message résolument «afroptimiste» pour convaincre l'opinion que l'Afrique connaît une «renaissance» et qu'elle est bien «une terre d'opportunités», qu'investisseurs et industriels doivent aller défricher: on évoque un marché de 700 millions d'habitants, d'immenses richesses minières et agricoles, des taux de croissance appréciables (+6% l'an dernier), des réformes politiques et économiques positives" Le Congrès a voté, le 11 mars, une Loi sur le commerce avec l'Afrique, qui préconise l'ouverture du marché américain aux produits africains (textiles en particulier) en échange de l'ouverture