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Libération
Interview

Heide Simonis, ministre-présidente du Schleswig-Holstein. «Schröder incarne une nouvelle génération, comme Tony Blair». En Allemagne, des municipales confirment l'avancée du SPD.

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publié le 23 mars 1998 à 21h08

Kiel, envoyée spéciale.

Ce ne sont que des municipales au Schleswig-Holstein, un petit land de 2,6 millions d'habitants au nord de l'Allemagne. Selon les premières estimations de sortie des urnes hier soir, le parti social-démocrate y aurait toutefois réussi une nouvelle progression spectaculaire, à six mois des législatives. «L'effet Schröder», du nom du candidat social-démocrate à la chancellerie, en tête des sondages, aurait permis au SPD de progresser dans les grandes villes comme Kiel ou Lübeck, aux dépens des Verts. Ministre-présidente sociale-démocrate du Schleswig-Holstein depuis 1993 (seule femme à occuper un tel poste en Allemagne), Heide Simonis, 54 ans, est donnée comme possible ministre des Finances d'un futur gouvernement Schröder.

Quel rôle a joué la bataille politique nationale dans ces municipales?

Il y a longtemps que je ne n'avais pas vu une campagne locale à ce point dominée par l'emploi, la formation, les impôts" Sans doute est-ce le monument Kohl qui s'effrite. On dirait qu'on émerge d'une ère glaciaire: soudain, on discute des problèmes qui se sont accumulés. Car les 5 millions de chômeurs, ce n'est pas nouveau.

L'Allemagne semble être amoureuse de Schröder. Comment l'expliquer?

Même le SPD (le Parti social-démocrate), qui voulait le crucifier il y a deux ans, est tombé amoureux. Schröder incarne un changement de génération. Non pas qu'il soit si jeune. Il a pratiquement le même âge que Lafontaine ou moi, mais il incarne une nouvelle façon de faire de la po