Madrid, de notre correspondant.
Sept cents kilos d'explosifs: le «commando Andalousie» de l'ETA, démantelé samedi à Séville, disposait d'une puissance de feu jamais égalée, suffisante pour une longue campagne d'attentats meurtriers dans toute cette région du sud de l'Espagne. Les trois membres du commando, arrêtés à l'aube dans un appartement du centre de la capitale andalouse, étaient parmi les plus recherchés de l'organisation séparatiste basque. La Garde civile a également détenu deux collaborateurs français, des «courriers» qui s'apprêtaient à livrer au commando 240 kg d'explosifs à bord d'un camping-car.
Mais Jean José Esnal et David Gramont, militants de Gazteriak, les jeunesses indépendantistes du Pays basque français, étaient suivis depuis la frontière, filature qui a permis le coup de filet. Le premier est le frère de Jacques Esnal, un des membres du tristement célèbre «commando français» de l'ETA, démantelé en 1990, et responsable notamment de l'attentat à la voiture piégée contre la caserne de la Garde civile de Saragosse, qui avait entraîné la mort de onze personnes, dont cinq enfants, en décembre 1987.
Le «commando Andalousie» de l'ETA, très actif depuis mai 1996, serait notamment l'auteur de l'attentat contre le conseiller municipal sévillan du Parti populaire (PP) Alberto Jimenez-Becerril et de sa femme, abattus d'une balle dans la tête le 30 janvier.
Le coup de filet est survenu deux jours après l'arrestation de quatorze membres et collaborateurs du «commando Al