Moscou, de notre correspondant.
Il faut croire que l'«infection respiratoire aiguë» porte conseil. Revenu au Kremlin après une semaine d'arrêt maladie, Boris Eltsine, qui était apparu à la télé en petite forme vendredi dernier, vient de prendre tout le monde de court en annonçant hier matin le licenciement" de son gouvernement. Le vieil apparatchik Viktor Tchernomyrdine, en place depuis plus de cinq ans, passe la main, et le Président a désigné Sergueï Kirienko, 35 ans, ministre de l'Energie, jeune libéral, comme successeur «le plus probable», selon le porte-parole du Kremlin. On est loin des limogeages de deux ou trois vice-ministres qui semblaient de rigueur au président russe pour signifier sa reprise en main autoritaire des affaires après la plupart de ses répétitifs refroidissements. On ne s'attendait pas non plus à une décision aussi lourde de conséquences de la part d'un président de 67 ans, physiquement affaibli, qui avait dû annuler le sommet de la CEI (Confédération des Etats indépendants) et rapatrier la rencontre de ce vendredi, avec Kohl et Chirac, d'Ekaterinbourg (à trois heures d'avion du Kremlin) à Moscou.
FMI. Boris Eltsine a demandé à la plupart des membres du gouvernement démissionné de rester en place pour assurer l'intérim. Mais pas à tous. Outre le Premier ministre, sont immédiatement libérées de leurs fonctions deux fortes personnalités du gouvernement. Le ministre russe de l'Intérieur, Anatoli Koulikov, un dur, remplacé (provisoirement) par son premier