Pristina, envoyée spéciale.
D'une manière échelonnée, dans un à trois mois, les étudiants albanais du Kosovo cesseront de grelotter de froid dans des maisons privées, impropres à prodiguer des cours, pour s'asseoir sur les bancs des universités existantes aujourd'hui seulement fréquentées par les jeunes Serbes. Tel est le sens de l'accord convenu hier entre Serbes et Albanais du Kosovo sous les auspices de la communauté catholique italienne Sant Egidio. Les mesures adoptées sont un premier pas vers la mise en application de l'accord sur l'éducation signé le 1er septembre 1996 par le président Slobodan Milosevic et le leader albanais du Kosovo, Ibrahim Rugova. La définition des modalités d'application de cet accord a nécessité des mois de laborieuses négociations. «Celles-ci ont été accélérées par la crise actuelle, et Belgrade a lâché davantage dans le texte final qu'il n'avait prévu de le faire un mois plus tôt», a souligné un porte-parole de Sant Egidio. Selon les mesures convenues, les étudiants serbes et albanais fréquenteront les mêmes locaux, les uns le matin, les autres le soir, en alternant chaque semestre. A la prochaine rentrée, les professeurs et étudiants albanais pourront fréquenter bibliothèques, restaurants et cités universitaires. Toutefois, toutes les questions liées au financement de cet enseignement, au programme des études et à la reconnaissance des diplômes ont été laissées en suspens et seront étudiées point par point par une commission paritaire. Dans