Londres, de notre correspondant.
L'éternel sourire de Tony Blair peut agacer, mais le Premier ministre britannique a toutes les raisons d'être content. Après onze mois de gouvernement, le Premier ministre britannique, qui arrive aujourd'hui en France, a évité la classique usure du pouvoir. Selon tous les sondages, 60% des Britanniques demeurent satisfaits de Tony Blair. Environ 250 000 chômeurs sont revenus sur le marché du travail depuis son élection, la croissance reste soutenue et l'inflation contenue. L'opposition tétanisée est toujours en état de choc après sa défaite historique du printemps dernier, la presse continue à être énamourée et fascinée par le leader travailliste, qui fêtera en mai ses 45 ans. Ambitieux et sûr de lui, Blair est un politicien de la tendance prosélytique et on lui prête l'intention de vouloir exposer ses idées «New Labour» en français à l'Assemblée nationale. L'homme est donneur de leçons et invitera la gauche française, selon les journalistes qui ont vu son discours, à se débarrasser des traditionnelles politiques de centre gauche qu'il a rangées au magasin des accessoires. Il pourrait même implicitement critiquer les 35 heures et, comme il le fait à chaque sommet européen, vanter les politiques flexibles de l'emploi britanniques poursuivies sans nuance par Margaret Thatcher et qu'il s'est bien gardé de remettre en cause.
«A droite de la gauche.» Mais Blair ne se résume pas à cette caricature du «plus à droite des Premiers ministres de gauche eu