Une commission d'enquête parlementaire en Belgique. Une mission
d'information en France. Des excuses annoncées du président Clinton à Kigali. Dans la recherche de la vérité et des responsabilités sur le premier génocide reconnu par l'ONU depuis que celle-ci existe, les choses bougent, à une exception près: l'ONU.
Le secrétariat des Nation unies devra un jour répondre à deux questions essentielles. Pourquoi, alors que l'on savait plusieurs mois à l'avance qu'un génocide se préparait, n'a-t-on rien fait pour stopper les instigateurs qui étaient connus? Pourquoi, après le 7 avril 1994 et le début des massacres, a-t-on pris la décision, en toute connaissance de cause, de retirer les forces internationales, levant ainsi le seul obstacle devant les meurtriers? La réponse à la seconde question est relativement simple. Le secrétariat a présenté plusieurs options au Conseil de sécurité et était favorable, de même que le général Dallaire, commandant les forces de l'ONU à Kigali, au maintien, voire au renforcement des troupes sur place. Le Conseil de sécurité, principalement les Etats-Unis la position française était plus complexe , voulait le retrait, poussé par la Belgique qui craignait de perdre la face si les Nations unies poursuivaient son action après le retrait unilatéral des soldats belges.
La réponse à la première question est sans doute plus accablante pour l'ONU. Dans les archives diplomatiques belges, la commission parlementaire du Sénat a trouvé des dizaines de références