Menu
Libération

Rwanda: les députés mènent l'enquête. Chargés d'établir la responsabilité française dans les massacres, ils entament les auditions.

Article réservé aux abonnés
publié le 24 mars 1998 à 20h25

Les députés de la «mission d'information» sur le Rwanda entament ce

matin leurs auditions. Pour leur coup d'envoi, ils le font sans fracas, en se contentant de faire plancher pendant «deux ou trois heures» deux africanistes; Claudine Vidal et André Guichaoua. Durant «quatre à six mois», les parlementaires se pencheront tous les mardis sur «les opérations militaires menées par la France, d'autres pays et l'ONU au Rwanda entre 1990 et 1994». Des élus qui s'intéressent à l'un des épisodes les plus sombres de la politique africaine, c'est une première Créée le 3 mars, cette mission d'information est la réponse des parlementaires à la mobilisation des organisations humanitaires, qui demandaient la création d'une véritable «commission d'enquête» ­ comme en Belgique ­ afin de faire la lumière sur les responsabilités de la France au Rwanda. Entre 500 000 et 1 million de personnes y sont mortes au cours du génocide de 1994, alors que, depuis 1990, des soldats français étaient sur le terrain, de manière quasi permanente.

«Jusqu'où ira Quilès?» «On n'est pas un tribunal, on va écouter, essayer de comprendre», assure son président, le socialiste Paul Quilès. «On ne démarre pas nos travaux avec l'idée que la France est responsable du génocide, affirme l'ancien ministre de la Défense. Ce que nous voulons, c'est replacer les événements dans leur contexte et identifier les responsabilités.» Mais un élu du PS s'interroge: «Jusqu'où ira Quilès? Que se passera-t-il lorsque la mission se rapproc