Kampala, envoyée spéciale.
C'est un grand mea-culpa que Bill Clinton est venu prononcer en Afrique. Un mea-culpa, d'abord, pour l'esclavage, «le pire péché de l'Amérique», selon lui. «Si on remonte à l'époque où nous n'étions pas encore une nation, les Américains d'origine européenne ont reçu les fruits de la traite des esclaves. Nous avons eu tort à ce sujet», a-t-il dit. Mais un meaculpa, aussi, pour les erreurs passées dues, selon le Président, à la guerre froide et surtout à l'ignorance des Américains et à leur manque d'intérêt pour le continent africain.
Malheureusement le discours de Clinton à Kampala, hier, devant des centaines d'enfants coiffés de casquettes Pepsi-Cola, a prouvé que, la guerre froide en moins, l'Amérique n'avait pas fait beaucoup de progrès en histoire africaine: pas un mot sur les problèmes de développement du continent, pas un mot sur les droits de l'homme, la démocratie, la liberté d'association, le multipartisme" Le discours du président américain s'est concentré sur l'éducation. Il est vrai qu'en Afrique une infime minorité d'enfants a accès à une salle de classe. En Ouganda par exemple, 88,9% de la population est illettrée et seulement 50% des moins de 17 ans sont scolarisés. Clinton a promis une aide de 120 millions de dollars sur deux ans (certainement beaucoup moins que le coût de sa tournée africaine) pour promouvoir l'éducation sur le continent, le passage le plus applaudi de son discours.
Bill Clinton aura peut-être l'occasion de se rattrap