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Libération

Kirienko, Premier ministre russe par intérim. Jeune et quasi inconnu, l'ex-ministre de l'Energie pourrait être confirmé à ce poste.

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publié le 25 mars 1998 à 21h25

Moscou, de notre correspondant.

Il pourrait être son fils. A 67ans, le président russe Boris Eltsine vient de nommer Sergueï Kirienko, 35ans, au poste de Premier ministre par intérim et l'a chargé de faire des propositions pour la formation d'un nouveau gouvernement. Hormis le port des lunettes, tout sépare ce nouveau venu, quasi inconnu, de l'ancien Premier ministre remercié, Viktor Tchernomyrdine. Ce dernier, comme le président russe, a durablement (trente ans) été formé dans l'appareil du Parti communiste dont, ouvrier devenu ingénieur, il a gravi les échelons. Kirienko est, lui, sorti en 1984 diplômé de l'Institut des chemins de fer de Gorki, ville alors fermée (c'est là que Sakharov était exilé) et qui a retrouvé son nom de Nijni-Novgorod. Secrétaire des Komsomols (Jeunesses communistes) des puissants chantiers navals de Gorki ­ première marche d'une carrière politique à l'époque soviétique ­, Kirienko a ensuite pris la direction d'une banque, «Garantie», aux premières heures de la perestroïka.

A moins de 40ans, Kirienko ­ homme au parler clair qui change des borborygmes chers à Tchernomyrdine ­ a donc connu les rouages de l'appareil communiste, mais il est trop jeune pour en avoir été durablement marqué comme son prédécesseur. Il est un représentant typique de cette génération intermédiaire propre à toute transition et l'un de ces hommes de la nouvelle Russie qui ont fait leurs dents et affiné leur ambition dans l'une de ces villes de province dynamisées par l'ouverture