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Libération

La «révolution Blair» expliquée aux députés français. Le Premier ministre britannique a détaillé sa troisième voie.

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publié le 25 mars 1998 à 21h23

Si Tony Blair avait encore quelque espoir de passer outre la

bipolarisation de la vie politique française, il aura perdu hier toutes ses illusions. Venu à l'Assemblée nationale pour faire la promotion de sa fameuse «troisième voie», au-delà du clivage droite-gauche, le Premier ministre britannique est devenu très rapidement le héros d'une droite qui l'a applaudi à tout rompre. Tandis que les députés de gauche se montraient des plus timorés pour saluer le leader travailliste. En trente-cinq minutes d'un discours prononcé dans un français presque parfait, Tony Blair n'a pourtant pas manqué l'occasion qui lui était faite d'être le premier chef de gouvernement d'outre-Manche à s'adresser aux élus du Palais Bourbon. Jamais auparavant le Premier ministre n'a ainsi décrypté aussi précisément la révolution qu'il mène actuellement en Grande-Bretagne, pour délivrer une véritable leçon de «blairisme», entre «laissez-faire» et «étatisme rigide». Sa politique, Blair la veut frappée au coin du pragmatisme. Hier, il a exprimé son refus du dogme à tout crin. «La gestion de l'économie n'est ni de gauche, ni de droite, a-t-il dit, elle est bonne ou mauvaise.» «Ce qui compte c'est ce qui marche.» Autant de formules aux accents trop libéraux pour ne pas se laisser accueillir par les visages fermés des représentants socialistes et communistes. Avec en prime, un rictus gêné de Lionel Jospin, alors que sur les bancs RPR-UDF, la bonne humeur était manifeste.

Dès lors, il ne restait plus à Blair qu'