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Libération

Nouveau gouvernement à Belgrade. Les ultranationalistes obtiennent de Milosevic quatorze portefeuilles sur trente-cinq.

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publié le 26 mars 1998 à 21h29

Pour la première fois, l'extrême droite ultranationaliste de

Vojislav Seselj, leader du Parti radical serbe, chef paramilitaire considéré comme criminel de guerre par Washington, entre en force dans le nouveau gouvernement serbe aux côtés des socialistes (ex-communistes) de Slobodan Milosevic. Les radicaux occupent 14 des 35 portefeuilles du cabinet laborieusement constitué mardi soir sous la direction du socialiste Mirko Marjanovic. Les radicaux ont obtenu des ministères clés, dont celui des Privatisations ­ un pactole financier pour le parti qui l'occupe ­ et celui de l'Information. Vojislav Seselj lui-même et son adjoint Tomislav Nikolic occupent deux des cinq postes de vice-Premier ministre. Vojislav Seselj, fanatique fort en gueule de la «Grande Serbie» et chef de milice qui plusieurs fois a menacé qu'il n'irait «pas seul devant le Tribunal pénal international de La Haye», a été tour à tour utilisé ces dernières années comme repoussoir et comme allié par Slobodan Milosevic. Mais l'homme fort de Belgrade devenu l'an dernier président de la république fédérale de Yougoslavie s'était toujours refusé à l'associer directement au gouvernement de la Serbie, un geste qui aurait sonné comme un défi ouvert à la communauté internationale. Alors que la Serbie était sans gouvernement depuis les législatives de septembre dernier, le nouveau cabinet a été présenté à la veille de la réunion du groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie réuni à Bonn pour décider d'éventuelles sanctions