Le Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (Etats-Unis, Russie,
Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie), réuni hier à Bonn, a finalement choisi de ne pas décider de nouvelles sanctions contre Belgrade pour l'obliger à dialoguer avec les Albanais du Kosovo malgré l'aggravation des tensions sur le terrain et la constitution d'un nouveau gouvernement serbe où, pour la première fois, l'extrême droite ultra-nationaliste entre en force (lire page suivante). Les six membres se réuniront de nouveau dans un mois pour réexaminer la situation sur la base d'un rapport de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Si, dans l'intervalle, les autorités yougoslaves n'ont pas engagé le dialogue, le Groupe de contact menace d'appliquer les sanctions envisagées à Londres le 9 mars: le gel des avoirs à l'étranger de Belgrade et le refus de délivrer des visas aux diplomates et membres du gouvernement yougoslave. En revanche, «il reconsidérera» ces mesures si le président Slobodan Milosevic obtempère.
Comme deux semaines plus tôt à Londres, les six pays ont de nouveau appelé les autorités yougoslaves à retirer leurs unités spéciales de police de la province et demandent aux deux parties d'accepter «la participation de tierces personnes aux négociations» entre elles, invitant notamment le président Milosevic à «coopérer pleinement» avec l'ancien chef du gouvernement espagnol, Felipe Gonzalez, médiateur de l'OSCE et de l'Union européenne, ce qu'il a jusqu'à présent refusé