Menu
Libération

Aux Pays-Bas, gros succès du cannabis à usage médical. Commercialisé depuis une semaine, le Marinol soulage les malades du sida ou du cancer.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 mars 1998 à 21h42

La Haye, correspondance.

Depuis une semaine, les pharmacies néerlandaises offrent à leurs clients un nouveau médicament: le Marinol. Ces capsules de tétrahydrocannabinol (THC), principale substance active de la marijuana, sont destinées aux malades du cancer et du sida, et aux personnes atteintes de sclérose en plaques. Le produit connaît déjà un succès phénoménal: «40 pharmacies nous ont passé commande et leur nombre augmente chaque jour», affirme Ger Van Jeveren, directeur de la firme Fagron, qui importe le produit.

Effets bénéfiques. L'apparition du Marinol dans les pharmacies est le résultat d'un long combat. Il y a trois ans, un médecin exerçant près de Rotterdam prescrivait pour la première fois de la marijuana à un malade ayant un glaucome, une maladie de l'oeil. L'herbe détendait le nerf optique et rendait une meilleure vision au patient. Progressivement, les médecins se sont aperçus que la marijuana avait des effets bénéfiques pour d'autres affections: elle redonne de l'appétit aux malades du sida, soulage les nausées des cancéreux qui subissent une chimiothérapie et décontracte les muscles des personnes atteintes de sclérose en plaques. La nouvelle s'est répandue et, en trois ans, 250 pharmacies se sont mises à vendre la plante.

Mais les critiques constantes venues de l'étranger, et, en particulier, de Jacques Chirac, envers la politique déviante en matière de drogue des Pays-Bas ont tout remis en cause. «C'est sous la pression internationale que le ministre de la Sa