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Libération

Londres: le haschich est dans la rue. Quelque 10000 personnes ont défilé pour la dépénalisation du cannabis.

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publié le 30 mars 1998 à 21h42

Londres, de notre correspondant.

Le printemps de Londres avait des parfums de haschisch. Samedi, on pouvait se rouler un pétard en toute impunité dans les rues de la capitale britannique, sous les regards blasés de bobbies impuissants. Les quelque 10 000 manifestants venus demander la dépénalisation du hasch ont pu, le temps d'un après-midi, voir leurs rêves de fumette légale réalisés. Joints et chiloms circulaient tranquillement, la «Seedbank Company» distribuait son prospectus sur les meilleures semences de marijuana, «trente variétés en importation directe des Pays-Bas», dont le Jack Flash ou le California Holland. De vieux hippies bronzés démentaient tous les racontars sur la nocivité du hasch. Une association pour la défense du cannabis organisait un concours dont le premier prix était un voyage à Amsterdam dans un bus appelé le Midnight Express et connu par tous les amateurs et éditorialistes des tabloïds comme le moyen le plus sûr et le moins cher pour aller acheter un peu de chanvre. Un lion gardant la statue de Nelson fumait même un joint énorme, orné d'un seul mot d'ordre: «legalize it.» Le hasch était dans la rue.

La manifestation organisée par l'Independent on Sunday, qui, depuis six mois, fait campagne pour la dépénalisation des drogues douces, sous la conduite de sa rédactrice en chef Rosie Boycott, a attiré un peu moins de monde qu'espéré, mais la cause n'en est pas moins populaire et largement partagée. Une pétition de l'Independent a réuni des milliers de sign