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Libération

Tchernomyrdine, candidat tsar. L'ex-Premier ministre russe se présentera à la présidentielle.

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publié le 30 mars 1998 à 21h44

Moscou, de notre correspondante.

Une semaine après le licenciement surprise du gouvernement par Boris Eltsine, la vie politique russe s'installe dans une agitation qui frise le chaos. D'un côté, le Président se dit prêt à un bras de fer avec le Parlement s'il refuse de confirmer Sergueï Kirienko à la tête du gouvernement. D'un autre côté, le Premier ministre sortant, Viktor Tchernomyrdine, annonce tout à trac sa candidature à la présidentielle de l'an 2000 sans que l'on sache s'il s'agit d'un geste de défi ou d'une initiative concertée avec Eltsine.

«J'ai décidé d'être candidat; je n'en démordrai pas.» En révélant pour la première fois ouvertement son ambition présidentielle, samedi, l'ex-Premier ministre n'a pas caché sa rancoeur d'avoir été congédié si brutalement. «Si je disais que je n'ai pas été vexé, on ne me croirait pas», a-t-il lâché. Puis il a eu des mots cruels pour son successeur désigné, le jeune (35 ans) et quasi inconnu Kirienko: «C'est quelqu'un de sérieux, mais parler de lui comme Premier ministre, je ne trouve pas cela correct.» Interrogé ensuite sur le soutien d'Eltsine à sa candidature, Tchernomyrdine a retrouvé son ton alambiqué, évoquant d'abord un récent entretien avec le Président qui lui aurait fait «comprendre» qu'il le soutenait, puis reconnaissant qu'Eltsine ne l'a pas vraiment investi comme son successeur. «Il dira qui est son candidat, explique-t-il, mais quand, c'est difficile à prévoir.»

L'homme qui fut un fidèle des fidèles aurait-il voulu force