Paris, Genève, Londres et Puerto Banus, près de Marbella: quatre
villes où Rifaat el-Assad concentre l'essentiel de sa fortune, évaluée, selon diverses estimations, à 2 ou 3, voire 4 milliards de dollars. Une fortune qui suscite quelques interrogations puisque, même s'il s'est employé à la faire fructifier depuis, elle a été acquise pour l'essentiel sur une courte durée, lorsqu'il participait au pouvoir en Syrie, entre 1971 et 1984. De plus, la Syrie est un pays pauvre, à l'écart de la manne pétrolière et des grands contrats générateurs de pots-de-vin. Ses détracteurs, notamment israéliens et américains, rappellent que de 1976 à 1980 il commandait la 569e division, déployée dans la Bekaa, considérée comme l'une des principales régions productrices d'héroïne.
Nombre des sociétés que Rifaat contrôle directement ou indirectement sont immatriculées au Panama, à Gibraltar ou dans d'autres paradis fiscaux. C'était le cas de la société parisienne Amane, disparue après une faillite frauduleuse en mai 1996. Son capital était détenu par la famille Rifaat, via un holding anonyme panaméen, la Somay (contraction de Soumar et May, fils et fille de Rifaat). Sa vocation: acheter, vendre ou louer des véhicules, réaliser des opérations financières, commerciales, industrielles, immobilières" la famille Rifaat ratisse large. Le gérant d'Amane est le trésorier particulier de la famille, Hussein el-Assad (sans parenté avec le président syrien). Jusqu'à sa faillite, ce Syrien naturalisé français s'