Djakarta, de notre correspondant.
Plus de 130 000 hectares de forêt brûlés, des milliers d'habitants atteints de problèmes respiratoires, une visibilité réduite par endroit à quelques mètres seulement: tel est le bilan provisoire des incendies qui ravagent depuis février le nord de l'Indonésie et plus précisément la région est de Kalimantan. Une catastrophe naturelle désormais chronique après les sinistres survenus à l'automne dernier. Les feux, que l'arrivée tardive d'une timide saison des pluies avait momentanément interrompus, reprennent aujourd'hui de plus belle. Et ne sont pas près de cesser.
«Le problème va aller en s'aggravant. On va connaître plus de feux, plus graves et plus étendus», avertit Hartmut Abberger, du Projet intégré de gestion des feux de forêts (IFFMP), un organisme allemand qui dénombre aujourd'hui pas moins de 1 000 «points chauds» dans la région. «La végétation est déjà dégradée, et le champ est ouvert pour de nouveaux départs de feux. En plus, il n'y a aucune raison pour que les problèmes climatiques que nous connaissons s'arrêtent du jour au lendemain.»
Inhabituelle sécheresse. El Niño figure en effet au premier rang des responsables. Ce dérèglement climatique a pour principale conséquence, dans la région, une inhabituelle sécheresse qui fait prendre des proportions gigantesques à tout craquement d'allumette. Car c'est bien de craquements d'allumettes qu'il s'agit. Et si, pour Djakarta, on est face à une catastrophe naturelle inévitable et difficileme