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Libération

L'affaire Palme refait surface au cinéma. La thèse officielle sur la mort du Premier ministre suédois est mise à mal.

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publié le 1er avril 1998 à 0h06

Stockholm, correspondance.

Tommy Lindström n'a pas franchement aimé le Dernier Contrat. L'ancien commissaire de police juge invraisemblable ce film qui retrace l'assassinat d'Olof Palme, le Premier ministre social-démocrate suédois tué en pleine rue un soir de février 1986. Jusqu'en 1993, Lindström a fait partie du «groupe Palme», une unité créée spécialement pour élucider le meurtre. «Une bonne partie du scénario ne tient pas, affirme l'ancien policier dans le journal Expressen. Il ne repose pas sur des faits.» A l'inverse, Nicklas, 17 ans, estime, à la sortie d'une séance à Stockholm: «Il est crédible. Dire que le tueur est un homme paumé, isolé, comme le fait la thèse officielle, paraît trop simple. Et puis la police ne peut pas être fière de ne pas avoir résolu le meurtre.»

Il fallait s'y attendre: le Dernier Contrat fait du bruit en Suède. Il a fallu attendre douze ans pour qu'une fiction aborde le sujet. Douze années de traumatisme pour un pays qui n'a plus été le même et qui, aujourd'hui encore, reste dans le flou, alors qu'une nouvelle action judiciaire est en cours.

Le film décrit, à la façon du thriller Chacal, le chassé-croisé entre un tueur à gages britannique et un inspecteur des services secrets suédois que personne ne croit. Le Britannique est chargé par un mystérieux commanditaire suédois d'éliminer le Premier ministre. Une conspiration, croit-on comprendre, fomentée avec l'aval des services secrets américains, inquiets des discours de Palme en faveur d'une zone