Avec la proposition d'exclure de la vie politique plus de 250
personnalités, dont le chef de file de l'opposition, Etienne Tshisekedi, la République démocratique du Congo (RDC) vient de franchir un nouveau degré dans le «nettoyage» politique de l'ex-Zaïre. Cette liste a été présentée lundi soir au président Laurent-Désiré Kabila, en annexe à l'avant-projet de Constitution de la RDC, qui prévoit pourtant un système politique pluraliste. Ce texte sera transmis à une Assemblée constituante qui n'a pas encore été formée, avant d'être soumis à référendum, en principe d'ici à la fin de l'année.
Officiellement, la raison d'être de cette liste est d'en finir avec le passé mobutiste, en écartant les proches de l'ancien régime. Une liste de ce genre avait d'ailleurs été élaborée par la Conférence nationale souveraine, sous le régime de Mobutu. Mais la liste Kabila est à la fois plus longue elle serait d'ailleurs en train de s'allonger et plus «ciblée». Les personnalités que la commission constitutionnelle propose d'exclure de toute élection sont accusées d'avoir participé à des assassinats ou d'avoir détourné des biens publics. Tshisekedi, arrêté en février et relégué dans son village, est par exemple mis en cause pour l'assassinat, entre autres «crimes», de Patrice Lumumba, premier chef du gouvernement du Congo indépendant. La liste est assez large, puisqu'elle comporte également le nom du prédicateur évangéliste Dominique Sakombi, ancien ministre de Mobutu et actuel conseiller en