Stockholm, correspondance.
«Je trouve bizarre qu'une démocratie comme la Suède forme des gardiens de prison d'un pays despotique comme la Chine.» Wei Jingsheng, le célèbre dissident chinois, recevait hier à Stockholm le prix Olof-Palme, qui lui a été décerné il y a quatre ans. Et il révèle que, lorsqu'il était en prison, certains de ses gardiens avaient été formés en Suède!
Sans doute a-t-il grossi le trait. En guise de matons, il s'agissait de hauts responsables de l'administration pénitentiaire venus en Suède pour apprendre à traiter humainement les prisonniers. Mais les Chinois semblent n'avoir retenu que des tuyaux techniques. Selon Wei Jingsheng, ces geôliers étaient revenus avec l'opinion que les Suédois traitaient leurs prisonniers avec trop de douceur. Mais que, côté surveillance, ils avaient plein de bonnes idées. C'est ainsi que Jingsheng, qui avait jusque-là une caméra de surveillance dans sa cellule, s'était retrouvé avec trois caméras supplémentaires après le retour des responsables chinois" Carl Bildt, le leader conservateur suédois, qui a recueilli le témoignage de Wei Jingsheng, a aussitôt écrit au Premier ministre social-démocrate, Göran Persson, qui, tombé des nues, a bousculé son emploi du temps pour recevoir le dissident.
Un autre responsable de l'opposition a réclamé que l'aide à la Chine (30 millions de francs en 1997) soit suspendue. Prudente, Lena Hjelm-Wallen, la ministre des Affaires étrangères, attend de plus amples renseignements, tout en déclarant q