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Libération

Clinton à Dakar la francophone. Il a assuré à Jacques Chirac qu'il n'y aurait pas de «compétition».

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publié le 2 avril 1998 à 0h10

Dakar, envoyé spécial.

D'émotion, Mohamadou en lâche sa sébile. «Abdoulillah! Miracle! Abdoulillah!» Pour un peu, il retrouverait l'usage de ses jambes. Autour de lui, devant la grande mosquée de Dakar, mendiants et fidèles n'en croient pas leurs yeux. Le journal passe de main en main. «Moment fort de son séjour au Sénégal, annonce le quotidien Walfadjri, le président Clinton profitera de sa visite pour annoncer son intention de se convertir à l'islam.» Les plus dévots y voient la preuve de l'inéluctable domination musulmane sur le monde. Seuls les sceptiques fleurent le canular d'avril. A l'autre bout du plateau dakarois, autre nasse et autre poisson: devant l'ambassade des Etats-Unis, des gendarmes ont bien du mal à refouler les mécontents. Des centaines de jeunes, passeport en main, pestent contre un encart en première page du très officiel quotidien le Soleil qui annonce à ses lecteurs la tenue «d'une loterie exceptionnelle» dont l'enjeu ne serait rien de moins qu'un visa, un billet d'avion et «un pécule de 3 000 dollars» pour les cinquante gagnants. Là encore poisson d'avril...

Colifichets. Alors que les analystes occidentaux s'interrogent sur cette escale de deux jours du président américain dans le pré-carré francophone, dernière étape de sa tournée africaine, les jeunes dakarois ont déjà réglé à leur manière le débat sur la «guéguerre» entre Paris et Washington. «Je veux partir aux States pour gagner mon pain», explique Ibrahim Ly. Son bac en poche, il a cherché vain