Belgrade, envoyée spéciale.
Plus de trois ans après la conclusion des accords qui ont ramené la paix en Bosnie et permis la levée de l'embargo de l'ONU contre la Serbie, Belgrade tombe de nouveau sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité, cette fois en raison de son intransigeance sur la question du Kosovo. La mesure est certes symbolique un embargo sur la vente et la fourniture d'armes et d'équipements militaire et ne touchera pas beaucoup Belgrade, dont la production intérieure suffit à équiper la police que la Serbie maintient au Kosovo. Il s'agit toutefois d'un coup dur pour Belgrade, qui doit prendre conscience, d'une part, que la communauté internationale ne tolérera pas son absence de coopération et, de l'autre, que le grand frère slave, la Russie, sur le veto duquel elle comptait, se révèle un allié aussi peu sûr que lors de la guerre en Bosnie.
Dévaluation. Le choc a été tel que Belgrade a mis plus de douze heures avant d'annoncer, par la voix de l'agence Tanjug ou de la télévision officielle, la nouvelle à son opinion publique. L'heure tardive du vote au Conseil de sécurité, minuit, heure de Belgrade, ne peut en rien justifier ce délai. Prise à la même heure, une autre décision, celle du gouvernement yougoslave de dévaluer la monnaie nationale, le dinar, de 81,8%, a fait l'objet, toute la matinée, d'amples commentaires. En milieu d'après-midi, les médias officiels serbes ont fini par réagir. L'ambassadeur de Yougoslavie à l'ONU, Vladislav Jovanovic, a est