Jérusalem, de notre correspondant.
C'était un cadavre sans nom et presque sans visage. Il reposait depuis trois jours à l'hôpital de Ramallah. Un père, une mère et leur fils viennent formellement de l'identifier. Il s'appelle Mohieddine al-Sharif et dirigeait le bras armé du Hamas en Cisjordanie. Responsable de plusieurs attentats, il avait été retrouvé dimanche soir près des décombres d'une voiture. Le mouvement islamiste, convaincu de la culpabilité d'Israël, affirme que sa mort ne restera pas impunie.
Il est 22 h 10, dimanche, lorsqu'une déflagration secoue la banlieue de Ramallah. Les policiers palestiniens, dépêchés sur les lieux, découvrent une Fiat Uno calcinée et un corps à moitié nu. Les dix kilos de TNT, placés dans le véhicule, ont également détruit un garage voisin. Une fouille appronfondie met au jour un fusil et une grenade.
Les enquêteurs concluent d'abord à un «accident du travail». La victime, selon eux, conduisait une voiture piégée qui devait sauter quelque part en Israël. Des responsables de l'Autorité palestinienne poussent un soupir de soulagement. L'explosion s'est produite dans une zone inhabitée et de surcroît autonome, non à Tel-Aviv. Un attentat, en pleine visite de l'émissaire américain Dennis Ross, aurait eu des conséquences dramatiques sur le processus de paix.
Simulacre d'accident. Au cours de l'autopsie, cependant, le médecin légiste, Jalal Jabara, extrait trois balles, deux dans la poitrine, une dans la jambe. Selon lui, l'homme était déjà mort d