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Libération

La police d'Ulster mise en cause. Elle pourrait être mêlée à un meurtre selon l'ONU.

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publié le 2 avril 1998 à 0h08

Londres, de notre correspondant.

Pour la première fois, une enquête officielle de l'ONU met en cause la police d'Irlande du Nord, la Royal Ulster Constabulery. Dans un rapport rendu public hier, l'investigation des Nations unies menée par un juriste malaisien, Param Cumaraswamy, demande notamment que soit examiné le rôle du RUC dans l'assassinat d'un avocat catholique de Belfast, Pat Finucane, en 1989. L'ONU accuse aussi la police nord-irlandaise, formée à 90% de protestants, d'intimider les défenseurs des accusés, notamment républicains. Le rapporteur écrit que «le RUC identifie les avocats avec leurs clients ou avec la cause de leurs clients afin de compromettre leur rôle». Ces attitudes qui se poursuivent encore aujourd'hui passent, selon l'ONU, par des menaces et harcèlements divers.

Le rapporteur demande ainsi que la lumière soit faite sur l'assassinat de Pat Finucane, tué par balles devant chez lui. Son meurtre avait été revendiqué par un groupe paramilitaire protestant, mais aucun suspect n'a jamais été arrêté. Il apparaît aujourd'hui que ses assassins avaient été manipulés par un informateur de l'armée britannique infiltré chez les loyalistes. Cet homme, ancien soldat de l'armée britannique, selon des documents publiés ce week-end par le Sunday Telegraph, orientait les tueurs vers des cibles choisies par les services secrets de l'armée en conjonction avec le RUC. Finucane, défenseur avec succès de membres de l'IRA (le groupe paramilitaire catholique), aurait été ainsi