Menu
Libération

Clinton clôt son périple africain par l'île aux esclaves. Il s'est recueilli au mémorial de Gorée, au large de Dakar.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 avril 1998 à 0h14

Gorée, envoyé spécial.

L'ultime étape de la tournée africaine de Bill Clinton avait été conçue comme une habile transition avec la politique intérieure. Déjà comblé par la décision de justice de classer l'affaire Paula Jones (lire ci-contre), le président américain a utilisé hier sa visite à la Maison des esclaves de l'île de Gorée, au large de Dakar, pour s'adresser à son électorat noir outre-Atlantique. Elle lui a permis d'exprimer «ses regrets» pour la traite négrière, sans toutefois présenter les excuses formelles que réclament les plus radicaux des mouvements noirs américains. «Les 30 millions d'Africains-Américains sont le plus grand cadeau que l'Afrique ait fait aux Etats-Unis», s'est même exclamé Clinton. Le Président en a également profité pour corriger le tir sur l'une des nombreuses gaffes de sa visite, en déclarant, à propos de la situation au Nigeria, qu'il ne voulait pas d'un «gouvernement militaire en costume et cravate» dans ce pays, autrement dit d'un leader militaire déguisé en civil. Il avait semblé, la semaine dernière, faiblir face au dictateur nigérian, le général Abacha.

Polémique. L'entourage présidentiel a également pris soin de désamorcer toute polémique sur l'importance réelle ou supposée de la Maison des esclaves dans le «commerce triangulaire». En effet, les signares, riches créoles qui tenaient tables ouvertes pour les officiers de marine européens à l'escale à Gorée, n'ont obtenu le «privilège» du commerce négrier qu'en 1766, et la traite semble