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Libération

Deuxième sommet de l'Asem à Londres. L'Europe au chevet de l'Asie. Le partenaire à la croissance éblouissante s'est transformé en malade.

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publié le 3 avril 1998 à 0h14

Londres envoyé spécial

Avec la crise asiatique en toile de fond, le second sommet des chefs d'Etat de l'Asem (1), qui se tient aujourd'hui et demain à Londres, promet d'être radicalement différent du premier. Voilà deux ans à Bangkok, l'euphorie était au rendez-vous. Emoustillée par les prévisions tonitruantes de la Banque mondiale (un rythme de croissance annuel de 8% pour l'Asie orientale entre 1995 et 2000), l'Europe allait vers l'Asie rechercher des parts de marché.

La ruée vers le «miracle asiatique» avait été lancée, en 1994, par les Etats-Unis, avec la création du forum économique Asie-Pacifique (Apec), et les Quinze ne voulaient pas être de reste. De son côté, l'Asie triomphaliste s'enorgueillissait de ses «valeurs asiatiques» (honnêteté, discipline, primauté du bien commun"), auxquelles elle attribuait sa croissance phénoménale. Elle ne doutait ni de son essor inexorable ni de la pérennité de l'engouement des investisseurs occidentaux.

«Miracle asiatique». Aujourd'hui, l'Asie est malade, et l'Europe à son chevet. Des sources privées, considérées comme fiables par les instances dirigeantes françaises, estiment que la croissance sera cette année négative pour l'Indonésie et la Thaïlande, et nulle ou négligeable pour la Malaisie, la Corée du Sud et le Japon. Globalement, l'Asie orientale devrait enregistrer une croissance moyenne de 1,5%" contre 2% pour l'Europe et 2,7% pour les Etats-Unis. Le FMI consacre un montant faramineux ­ 107 milliards de dollars ­ aux pays asiati