La situation du Kosovo, province du sud de la Serbie peuplée à 90%
d'Albanais de souche, reste explosive malgré les ébauches de dialogue. Le Premier ministre albanais, Fatos Nano, socialiste, en visite à Paris, prend position sur la crise.
L'Albanie peut-elle aider à trouver un compromis?
Les Albanais du Kosovo veulent l'indépendance. Les Serbes et les autorités yougoslaves ne concèdent une solution que dans le cadre de la Constitution de la Serbie. Ces deux positions sont, en l'état, irréconciliables. Notre solidarité avec les Albanais du Kosovo est avant tout humanitaire et politique, en coopération avec la communauté internationale, l'OSCE, l'Union européenne et les Etats-Unis, qui semblent les plus déterminés à agir pour une solution pacifique et durable. Mais nous pouvons faire des suggestions. La question du Kosovo ne peut pas être résolue dans le cadre de la Serbie, car les Serbes ont toujours considéré cette province, peuplée en écrasante majorité d'Albanais, comme un réservoir de matières premières, tuant ou emprisonnant ceux qui s'opposent à cette mainmise. Mais le droit de se séparer de la Serbie ne signifie pas nécessairement une séparation de l'actuelle Fédération yougoslave. Cette crise trouverait plus facilement une solution si le Kosovo était reconnu comme une république au sein de la République fédéral yougoslave, comme le Monténégro, mais une république sans droit de sécession. Tel est, par exemple, le statut de la Republika Srpska au sein de la Bosnie.
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