New York, de notre correspondant.
La décision inattendue de la juge Susan Webber Wright de classer sans suite la plainte de Paula Jones, qui accusait Bill Clinton de harcèlement sexuel, a été appréciée du public américain. Selon un sondage réalisé mercredi pour CNN et USA Today après l'annonce du jugement, 63% des personnes interrogées l'estiment «juste» et «bonne pour le pays». Les Américains sont maintenant 67% contre 61% il y a encore deux semaines à souhaiter l'abandon immédiat de toutes les enquêtes relatives aux scandales sexuels visant leur Président. Sur le fond, ils sont en majorité d'accord avec la juge, qui a estimé que même si, comme l'affirme Paula Jones, Bill Clinton avait effectivement, en 1991, baissé son pantalon devant elle dans une chambre d'hôtel de Little Rock, ce comportement «grossier et choquant» ne suffit pas à démontrer l'existence d'un harcèlement sexuel: 58% d'entre eux pensent que «quelque chose s'est vraiment passé» entre l'ancien gouverneur et l'ancienne employée de l'Etat d'Arkansas, mais seulement 29% estiment que le Président a harcelé Jones.
Il en faudrait manifestement plus pour décourager le procureur indépendant Kenneth Starr, qui enquête depuis quatre ans sur Bill Clinton et a promis hier une conclusion «très rapide» de sa propre enquête, dont on pourrait oublier qu'elle était initialement censée se concentrer sur l'affaire Whitewater, du nom d'un investissement immobilier réalisé dans l'Arkansas par le couple Clinton dans les années