Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Cela sent le tabac froid. On fume dans les bureaux, dans les couloirs, que l'on soit en uniforme ou en civil. Rien à voir avec l'atmosphère aseptisée de l'Otan ou des institutions européennes. On ne se prend pas non plus trop au sérieux au siège de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), ce «machin» totalement inconnu du public qui a pour vocation de devenir le «bras armé» de l'Union européenne. Mais avoir la vocation depuis si longtemps, ça use. L'UEO a, en effet, fêté sans lustre, son cinquantième anniversaire: le 17 mars 1948, la France, le Royaume-Uni et le Benelux signaient, à Bruxelles, le traité créant cette alliance défensive purement européenne. La conclusion, en 1949, du traité de l'Atlantique Nord, allait la faire entrer pour longtemps en hibernation. Il faudra attendre la signature de Maastricht pour qu'elle recouvre un semblant de vie.
Petit immeuble. Comme le dit un diplomate, «l'UEO est plus âgée que l'Otan, mais elle est une réalité récente». Cependant, même si l'on vous affirme à chaque coin de couloir que l'UEO n'est pas une «coquille vide» mais une «organisation prête à l'action qui a développé ses moyens opérationnels», on a du mal à le croire. Déjà, les lieux ne plaident pas en sa faveur. L'Europe de la défense doit se contenter d'un seul petit immeuble de quatre étages plus un sous-sol , horrible de surcroît (style modernisme des années 80 mal compris) situé dans l'un des plus jolis quartiers de la capitale belg