Sarajevo, envoyé spécial.
La visite certes est diplomatique mais elle se veut aussi et surtout un hommage aux 71 militaires tombés ici depuis l'engagement de la France en Bosnie-Herzégovine. La preuve? A peine descendu de son avion hier soir, Jacques Chirac s'est rendu dans les jardins de l'ambassade de France pour dévoiler la plaque commémorative sur laquelle s'alignent les noms des militaires morts en Bosnie. Autre preuve de la volonté du chef de l'Etat de consacrer l'essentiel de ses trente-six heures à conforter «le moral des armées»: il a amené avec lui en tant qu'invités personnels neuf anciens de la Forpronu, de l'Ifor et même du COS (le service des opérations spéciales de l'armée) du première classe au capitaine qui se sont particulièrement illustrés dans telle ou telle opération. De quoi panser quelques plaies d'une armée qui vit fort mal les interrogations sur certaines de ses actions, en Bosnie mais surtout au Rwanda et qui a l'impression de faire fonction de bouc-émissaire.
Jacques Chirac n'a pas pour autant oublié les civils, symbolisant l'autre face de l'engagement français en Bosnie; ils sont neuf également à avoir été invités, tous membres d'ONG ou d'associations à caractère médical, social et culturel. Seul nom connu parmi ces anonymes de la solidarité: le cinéaste Romain Goupil, qui a non seulement consacré un film au drame bosniaque mais qui s'est aussi beaucoup occupé du problème des familles séparées par l'exil.
C'est à ces militaires et à ces civils qu