Moscou, de notre correspondante.
La Russie a menacé hier d'adopter des sanctions économiques contre la Lettonie, accusée de maltraiter la minorité russophone qui vit sur son territoire. Parmi ces mesures, Moscou envisage de réduire ses exportations de pétrole transitant par la petite République balte, qui se retrouverait ainsi privée d'une source de revenus non négligeable. A l'origine de ce durcissement, le Kremlin avance «la politique de discrimination incessante» de Riga à l'encontre des russophones.
En fait, depuis l'éclatement de l'URSS, en 1991, Moscou reproche aux républiques baltes (les seules de l'ex-Union soviétique à ne pas avoir rejoint la CEI) leur comportement à l'égard de leurs minorités russes. Mais pratiquant la politique de «diviser pour régner», Moscou a toujours pris soin de distinguer entre les trois Etats.
Assez vite, les relations avec la Lituanie se sont normalisées. Le pays abrite proportionnellement la plus petite minorité russophone (8% de la population). Moins soucieux que ses voisins d'affirmer son identité, Vilnius a rapidement accordé la citoyenneté lituanienne aux russophones. L'Estonie et la Lettonie, elles, ont adopté des lois drastiques, conditionnant l'octroi de la citoyenneté à une bonne connaissance de la langue. Or la plupart des Russes, venus après l'annexion des pays baltes par Staline en 1940, ne l'ont jamais apprise.
Le Kremlin s'en est alors pris alternativement à la Lettonie et à l'Estonie où les russophones forment respectivement 3