Belfast, envoyé spécial.
Plus que vingt-quatre heures pour résoudre un conflit de trois cents ans et sauver deux ans de négociations. Sous la conduite de Tony Blair, qui a mis tout son poids dans la balance, représentants des communautés catholiques et protestantes d'Irlande du Nord sont engagés depuis deux jours dans des discussions, tentant toujours de parvenir à un accord sur l'avenir de la province avant la date limite, fixée à ce soir minuit. «Tony Blair reste optimiste», expliquait hier soir son porte-parole, tout en reconnaissant que «demeuraient des difficultés considérables». Le Premier ministre britannique a rencontré tous les leaders de l'échiquier politique nord-irlandais, et notamment David Trimble, le président du principal parti protestant, qui, la veille, avait rejeté le projet de règlement. Bertie Ahern, le chef du gouvernement de la République d'Irlande, coparrain des négociations avec Blair, s'est aussi rendu à Belfast, pour des discussions, juste interrompues par l'enterrement de sa mère à Dublin.
Pour la première fois en deux ans de négociations, les discussions se tiennent dans un huis-clos soigneusement respecté, et personne ne se risquait hier soir à prédire le résultat de ces contacts de la dernière chance. «Un deadline est un deadline», répétaient les Britanniques, qui se refusaient à envisager une prolongation des discussions. Si les nationalistes paraissent accepter les grandes lignes du projet d'accord, les unionistes protestants continuent de s'o