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Libération

Chaos politique à Moscou. La Douma devrait rejeter la candidature de Kirienko.

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publié le 10 avril 1998 à 0h46

Moscou, de notre correspondante.

Alors que des centaines de milliers de personnes manifestaient hier à travers le pays, la Russie, sans gouvernement depuis le 23 mars, s'est enfoncée un peu plus dans la crise politique. Appelée à voter aujourd'hui, la Douma s'apprêtait à rejeter la candidature de Sergueï Kirienko au poste de Premier ministre, mais Boris Eltsine se disait résolu à imposer son poulain. Pour être entérinée, la candidature devrait recevoir la majorité des suffrages, soit 226 voix. Or, jusqu'à présent, seul le LDPR de l'ultranationaliste Jirinovski, qui compte 51 députés, s'est engagé à voter pour.

En cas d'élections anticipées ­ une menace qu'a laissée planer Eltsine en cas de rejet par la Douma ­, le LDPR risquerait d'être laminé. La plupart des analystes pariaient autour de 150 voix pour. Le parti du pouvoir, Notre maison la Russie (65 députés), a reporté sa décision après le discours programme de Kirienko aujourd'hui devant la Chambre. Mais, logiquement, il devrait se rallier. La grande majorité des députés restait obstinément hostile. Les communistes et leurs alliés (221 députés au total) ont répété qu'il n'était pas question de soutenir Kirienko. D'après eux, le Premier ministre par intérim, entré au gouvernement il y a moins d'un an, est trop inexpérimenté. Les communistes réclament aussi un changement du «cours» économique. Les libéraux de Iabloko (opposition réformiste, 46 députés) n'ont pas varié non plus. Ils demandent de sérieuses inflexions de la poli