Rome, de notre correspondant.
Après avoir passé plusieurs mois à lisser son image et à recentrer son discours politique, le président d'Alliance nationale (ex-fasciste), Gianfranco Fini, a une nouvelle fois brouillé les cartes sur la véritable nature de son mouvement, en tenant, mercredi soir, des propos homophobes. Répondant à Franco Grillini, le responsable de l'organisation Arci-gay, au cours d'une très populaire émission de télé, Fini a indiqué qu'il ne fera rien contre les homos, en précisant toutefois: «Mais ne me demandez pas d'agir, d'un point de vue législatif, pour vous mettre sur le même plan qu'une famille naturelle.» Avant d'ajouter: «Si vous me demandez, un instituteur homosexuel déclaré peut-il enseigner? ma réponse est non. Ce serait peu éducatif et moralement inopportun qu'une personne homosexuelle déclarée ou qui considère la pédophilie, somme toute, comme une forme d'amour puisse enseigner.»
En dépit des protestations de Grillini, qui a déclaré: «Finalement, on comprend que vous n'avez pas changé», Fini n'a pas fait marche arrière. A la fin de l'émission, le président d'Alliance nationale (AN) a même précisé: «Je sais que l'intelligentsia va me mettre en pièces, mais, moi, je pense ainsi. Je suis sûr que 95% des Italiens pensent comme moi.» Ces déclarations ont vite fait oublier qu'au cours de l'émission Fini avait une nouvelle fois déclaré sans ambiguïté: «Nous sommes contre l'antisémitisme, nous condamnons les lois raciales, le racisme et le totalitarisme