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Libération

Finlande: retour sur la guerre civile. Un comité de chercheurs va faire la lumière sur cette page sombre.

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publié le 11 avril 1998 à 0h51

La Finlande aura aussi sa «commission vérité». Le gouvernement a

donné son feu vert à la formation d'un comité de chercheurs qui va enfin tenter de faire la lumière sur les conséquences réelles de la guerre civile finlandaise. Doté d'un budget de 9,4 millions de francs, la commission devra enquêter sur les événements de 1914 à 1922 et, plus particulièrement, sur 1918, année charnière qui vit la Finlande sombrer dans une guerre civile où la terreur régna dans les deux camps, les «blancs» et les «rouges».

Paavo Liponen, le Premier ministre social-démocrate, avait lancé l'idée en novembre dernier, à l'occasion des 80 ans de l'indépendance du pays. Il était temps, estimait-il, de rompre une bonne fois pour toutes ce tabou, sans chercher pour autant à faire retomber la responsabilité sur l'un des deux camps. La commission aura cinq ans pour tirer au clair le destin des victimes, dont le nombre serait beaucoup plus important que ce qui était jusque-là accepté, le double selon les premières indications. «La guerre civile en elle-même a duré cent huit jours, note Jukka Kekkonen, professeur de droit à l'université d'Helsinki et membre de la commission. Avec la guerre d'Espagne, il s'agit de la guerre civile la plus meurtrière en Europe de l'Ouest au cours de ces deux derniers siècles. On estime maintenant que ces trois mois d'affrontements ont fait 42 000 victimes.»

L'histoire de la Finlande avait trébuché lors de la révolution de 1917. Territoire russe depuis un siècle, la Finlande