Istanbul de notre correspondant.
Règlements de comptes internes, défections, revers militaires. Les rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) d'Abdullah Öcalan traversent leur crise la plus grave depuis le début de leur lutte armée contre Ankara dans le Sud-Est anatolien, qui a fait 29 000 morts depuis 1984. Un des commandants «historiques» du PKK, Semdin Sakik, a été arrêté hier en Irak du Nord par une équipe des forces spéciales turques. Il avait rompu avec le PKK le 16 mars dernier en même temps qu'un autre responsable militaire «historique», Cemil Bayik, pour se réfugier avec une partie de ses hommes chez le leader kurde irakien Massoud Barzani (président du Parti démocratique du Kurdistan d'Irak), allié d'Ankara. Ce dernier avait refusé de livrer à la Turquie les deux transfuges, qui dénoncent «la tyrannie» d'Öcalan. Semdin Sakik, surnommé «Zeki sans doigts», était le légendaire commandant du front du «Kurdistan-Nord», (c'est-à-dire le Sud-Est anatolien dans la terminologie du PKK), traqué depuis des années et plusieurs fois donné pour mort. Depuis plusieurs mois il était en conflit ouvert avec le leader de l'organisation séparatiste. Les autorités turques exultent, soulignant qu'il s'agit «du début de la fin du PKK».
Déplacements de population. Cette organisation militaro-politique a subi depuis 1993 une série de graves revers. Dénoncés par les organisations de droits de l'homme et les capitales européennes, la stratégie de répressi