Au prix de plus d'une centaine de morts, dont des femmes et des
enfants, les attaques de rebelles se multiplient depuis une semaine au Rwanda et particulièrement dans la préfecture de Gitarama (centre). Leur localisation montre que la rébellion se rapproche de Gitarama, même si, selon un journaliste rwandais à Kigali, «la stratégie des infiltrés n'est pas de prendre la ville, mais de déstabiliser l'APR [Armée patriotique rwandaise, ndlr], armée du nouveau régime, qui a beaucoup de mal à contrôler toute la préfecture».
Une opinion confirmée de source diplomatique: «La rébellion ne cherche sûrement pas à occuper Gitarama car elle ne peut pas tenir de position. Par contre, les [miliciens] Interahamwe cherchent sans doute à contrôler toute la campagne autour, comme ils le font à Ruhengeri [nord] et Gisenyi [nord-ouest], isolant de fait l'APR dans la ville.»
La présence de rebelles dans la province de Gitarama a été signalée pour la première fois le 27 février dernier. Auparavant, les actions des miliciens hutus et des soldats des ex-Forces armées rwandaises (FAR, armée de l'ancien régime), qui composent la rébellion, se cantonnaient dans les deux provinces du Nord, Ruhengeri et Gisenyi. Le week-end dernier, deux attaques ont eu lieu à une quinzaine de kilomètres seulement de Gitarama, lors d'une embuscade sur la route principale de Kigali, la capitale rwandaise. Cette route était pourtant jusqu'à présent considérée comme sûre par les autorités. Cinq personnes sont mortes dans cet