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Libération

La dérive sanglante des milices en Algerie. Une douzaine de «patriotes» suspectés de massacres de civils.

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publié le 15 avril 1998 à 1h02

La «révélation» devrait faire grand bruit. Non que les témoignages

manquent sur les exactions commises par les milices. Mais les autorités et la presse, qui préfèrent les qualifier de «patriotes», ont toujours cloué au pilori tous ceux qui, en Algérie, dénonçaient leur dérive. Hier, pourtant, des journaux algériens ont mis en cause des miliciens, qui plus est appartenant au parti présidentiel, le RND. Une douzaine de responsables locaux et membres de groupes d'autodéfense de la région de Relizane ­ dont le maire RND de cette ville ­ auraient été arrêtés car suspectés d'avoir instauré «une ère de terreur» en exécutant des dizaines de civils.

Selon Liberté, le principal quotidien privé francophone, deux charniers, un puits et des abris souterrains contiendraient les corps de 17 et 62 personnes, certaines enterrées vivantes. Les «bourgs misérables et miséreux de Relizane» n'ont-ils pas «enfanté à leur corps défendant de sinistres escadrons de la mort», se demande ce journal en citant les maires soupçonnés: El Hadj Fergane, de Relizane, et El Hadj el-Abed, de la localité voisine de Jdioua. Tous deux seraient actuellement détenus à Oran. L'événement n'a pas été confirmé officiellement. Mais Liberté paraissait sûr de son coup en précisant que «l'affaire n'a pas révélé tous ses secrets».

Rappel à l'ordre. Presse et autorités avaient déjà soulevé un coin du voile en mars 1997. Un quotidien avait cité le cas d'un groupe de miliciens incarcérés «pour avoir abusé de leur autorité contre l