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Libération

Réquisitoire contre Saddam HusseinLes violations des droits de l'homme s'aggravent en Irak, selon l'ONU.

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publié le 15 avril 1998 à 1h04

Genève de notre correspondant

Déplacements forcés d'un demi-million de personnes, exécutions massives, arrestations arbitraires, disparitions, procès truqués" Max Van der Stoel, le rapporteur spécial pour l'Irak, s'est livré hier, devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU, à une description accablante des pratiques du régime de Saddam Hussein. Il a jugé que la situation s'était encore «aggravée» depuis l'année passée. Max Van der Stoel a insisté sur les nombreux rapports qui ont fait état de «centaines d'exécutions» qui se seraient produites en novembre et en décembre 1997, dans le cadre de «la campagne de nettoyage des prisons». «Certains ont été fusillés sans avoir jamais été jugés devant une cour, même bidon, d'autres ont été tués pour des délits mineurs.» Mais, surtout, Max Van der Stoel a fait état de son inquiétude concernant l'accélération de la politique «de déplacements forcés de personnes appartenant aux minorités kurde et turkmène»: «Un jour, raconte Van der Stoel, ces gens reçoivent un message, celui de quitter leur maison. Ils ont parfois une alternative: soit fuir vers le nord, sans leurs affaires personnelles; soit fuir vers le sud, avec la possibilité de prendre quelques possessions.»

Max Van der Stoel a aussi souligné le triste «record» international détenu par le régime de Bagdad: celui des disparitions. Selon le rapporteur spécial de l'ONU, «20 000 personnes ont officiellement été recensées comme ayant disparu et ce chiffre n'est qu'une fraction d