Menu
Libération

Kabila a fait «table rase des droits a la vie».Un rapport de l'ONU accable le président de l'ex-Zaïre.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 avril 1998 à 22h53

Genève de notre correspondant

Le 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila s'emparait du pouvoir à Kinshasa. Un an plus tard, Roberto Garreton, rapporteur spécial de l'ONU dans l'ex-Zaïre, a dressé un bilan dramatique en matière de violations de droits de l'homme. Dans le rapport qu'il vient de présenter aux Nations unies à Genève, il écrit: «Le régime [de Kabila] a fait table rase des droits à la vie, à la liberté, à l'intégrité physique, etc. Les droits de participation à la vie politique sont suspendus, à l'exception d'un parti qui s'identifie à l'Etat. Rien ne semble fait" pour que les promesses d'élections libres se matérialisent. Le président Kabila exerce les pouvoirs exécutif et législatif. Une ethnie domine carrément des centaines d'autres. Les tribunaux sont soumis au pouvoir exécutif. A l'exception de Kinshasa, où l'on trouve des quotidiens, le pays connaît la plus totale désinformation. (") Etre accusé de "mobutiste, d'avoir participé au "génocide, d'être "hutu ou "bembe peut suffire pour qu'un individu soit tué, pillé, dépouillé de ses biens, arbitrairement arrêté, torturé ou exilé.»

Ces quelques lignes ne sont qu'un aperçu d'un rapport accablant pour le régime qui a mis à bas la dictature du maréchal Mobutu. Roberto Garreton note que «le régime militaire [de Kabila] qui a la mainmise absolue sur tout le pays" a instauré un climat de terreur». Le rapporteur spécial des Nations unies passe en revue la longue liste des violations des droits de l'homme: «La peine de mort q